Investissement Non Coté :
Guide Complet pour Diversifier et Booster ton Patrimoine

Tu cherches à sortir des sentiers battus de l’investissement traditionnel ? Tu souhaites participer activement au financement d’entreprises innovantes tout en visant des rendements potentiellement supérieurs à ceux des marchés boursiers classiques ? L’investissement non coté pourrait bien être la diversification stratégique qu’il manque à ton patrimoine.
Dans cette page, je vais t’expliquer pourquoi le private equity représente une opportunité unique d’accéder à la performance de l’économie réelle, comment y investir intelligemment selon ton profil et tes objectifs, et quelles stratégies adopter pour maximiser ton rendement tout en maîtrisant les risques. Tu découvriras également un cas client concret et toutes les réponses aux questions que mes clients me posent quotidiennement sur cette classe d’actifs en pleine démocratisation.
Table des matières
- Qu’est-ce que l’investissement non coté et pourquoi s’y intéresser ?
- Les différentes formes de capital investissement
- Comment accéder au private equity quand on n’est pas milliardaire
- Les avantages fiscaux de l’investissement dans les PME
- Risques et précautions à prendre avant d’investir
- Construire une stratégie d’investissement non coté cohérente
- Cas client : Comment Laurent a transformé son patrimoine grâce au non coté
- Questions fréquentes sur l’investissement non coté
Qu’est-ce que l’investissement non coté et pourquoi s’y intéresser ?
Définition et principes fondamentaux
L’investissement non coté, également appelé private equity en anglais, consiste à acquérir des parts dans des entreprises qui ne sont pas cotées en bourse. Contrairement aux actions des sociétés cotées que tu peux acheter ou vendre instantanément sur les marchés financiers, investir dans le non coté signifie entrer directement au capital d’entreprises privées, qu’il s’agisse de jeunes startups innovantes ou de PME établies en phase de développement.
Cette forme d’investissement s’inscrit dans une logique fondamentalement différente des placements boursiers traditionnels :
- Horizon long terme : L’investissement non coté s’envisage généralement sur une période de 5 à 10 ans, le temps nécessaire pour créer de la valeur au sein de l’entreprise.
- Accompagnement actif : Au-delà de l’apport financier, l’investissement non coté implique souvent un accompagnement stratégique, opérationnel et relationnel de l’entreprise financée.
- Création de valeur réelle : La performance ne vient pas de fluctuations boursières quotidiennes, mais de la croissance effective de l’entreprise, de l’amélioration de ses résultats et de sa valorisation finale lors de la sortie.
Pourquoi le non coté attire de plus en plus d’investisseurs
Le private equity s’est longtemps cantonné aux grands investisseurs institutionnels et aux family offices fortunés. Pourtant, on observe aujourd’hui une véritable démocratisation de cette classe d’actifs, et ce pour plusieurs raisons majeures :
La classe d’actifs la plus performante des dernières années
Les statistiques parlent d’elles-mêmes : sur longue période, le private equity a surperformé la plupart des autres classes d’actifs, y compris les marchés actions. Selon les données de Cambridge Associates, sur les 20 dernières années, les fonds de private equity ont délivré des rendements annualisés moyens supérieurs à 12%, contre environ 7-8% pour les principaux indices boursiers mondiaux.
Cette surperformance s’explique notamment par :
- La capacité à identifier des entreprises à fort potentiel avant qu’elles ne soient accessibles au grand public
- L’impact direct des investisseurs sur la stratégie et la gouvernance des entreprises
- L’effet de levier financier souvent utilisé dans ces opérations
- L’absence de pression court-termiste des marchés financiers
Une diversification efficace face aux marchés volatils
Dans un contexte de marchés financiers de plus en plus instables, investir dans l’économie réelle via le non coté offre une diversification précieuse :
- Décorrélation partielle des marchés cotés : Les valorisations des entreprises non cotées évoluent selon des cycles différents et sont moins soumises aux mouvements erratiques des marchés financiers.
- Protection contre la volatilité quotidienne : En l’absence de cotation continue, les entreprises non cotées sont évaluées sur leur performance fondamentale plutôt que sur des mouvements spéculatifs.
- Exposition à des segments d’économie peu accessibles en bourse : Certains secteurs innovants ou niches de croissance sont sous-représentés dans les indices boursiers traditionnels.
Un impact tangible sur l’économie réelle
Au-delà de la performance financière, investir dans des entreprises innovantes permet de contribuer concrètement à l’économie réelle :
- Création d’emplois : Les PME et startups sont les premiers créateurs d’emplois dans l’économie.
- Innovation et progrès : Le financement de startups technologiques contribue à l’émergence de solutions aux grands défis sociétaux (santé, environnement, éducation…).
- Ancrage territorial : Soutenir des entreprises locales renforce le tissu économique des régions.
En investissant dans le non coté, tu ne deviens pas un simple spéculateur passif, mais un véritable acteur du développement économique. C’est ce qui explique l’intérêt croissant des investisseurs à la recherche de placements à la fois performants et porteurs de sens.
Les différentes formes de capital investissement
L’univers du capital investissement se segmente en plusieurs catégories correspondant aux différentes étapes de développement d’une entreprise. Comprendre ces différentes formes permet d’affiner ta stratégie d’investissement en fonction de ton appétit pour le risque et de tes objectifs de rendement.
Le capital risque (venture capital) : financer l’innovation
Le capital risque s’adresse aux entreprises en phase de création ou de démarrage, généralement des startups innovantes avec un fort potentiel de croissance mais encore peu ou pas de chiffre d’affaires. C’est la catégorie la plus risquée mais potentiellement la plus rémunératrice du private equity.
Caractéristiques principales :
- Investissement au tout début du cycle de vie de l’entreprise
- Prise de participation minoritaire mais significative au capital
- Accompagnement stratégique fort des fondateurs
- Horizon d’investissement de 5 à 10 ans
- Rendements potentiels très élevés (10x à 100x la mise initiale en cas de succès)
- Taux d’échec important (environ 70% des startups échouent)
Sous-segments du venture capital :
- Pre-seed / Seed : Premiers tours de table pour valider le concept et développer un prototype
- Séries A, B, C… : Tours de financement successifs pour accélérer la croissance
- Late stage VC : Derniers tours avant une potentielle introduction en bourse ou acquisition
Cette forme d’investissement convient particulièrement aux profils ayant une bonne connaissance d’un secteur innovant et/ou une capacité à évaluer le potentiel d’une technologie ou d’un modèle d’affaires disruptif.
Le capital développement : accélérer la croissance des PME
Le capital développement concerne des entreprises déjà établies et rentables, qui cherchent à accélérer leur croissance, se développer à l’international, ou financer une transition stratégique.
Caractéristiques principales :
- Entreprises avec un historique de revenus et une rentabilité prouvée
- Risque modéré comparé au venture capital
- Prise de participation généralement minoritaire
- Objectif de rendement annuel entre 12% et 20%
- Horizon d’investissement de 4 à 7 ans
- Stratégies de croissance organique ou externe (acquisitions)
Cette forme d’investissement représente souvent un excellent compromis entre risque et rendement pour les investisseurs qui découvrent le private equity. Elle combine une relative sécurité (entreprises déjà établies) et un potentiel de performance attractif.
Le capital transmission (LBO) : reprendre des entreprises matures
Le capital transmission, ou LBO (Leveraged Buy-Out), consiste à acquérir des entreprises matures en utilisant un effet de levier financier (dette). Cette stratégie vise généralement à optimiser la structure financière et opérationnelle de l’entreprise pour créer de la valeur.
Caractéristiques principales :
- Acquisition majoritaire ou totale d’entreprises établies
- Utilisation importante de la dette (60-70% du montant de l’acquisition)
- Entreprises cibles avec des cash-flows stables et prévisibles
- Création de valeur par optimisation opérationnelle et financière
- Horizon d’investissement de 4 à 6 ans
- Rendements visés de 15% à 25% par an
Le capital transmission s’adresse aux investisseurs à la recherche de rendements soutenus avec un risque maîtrisé, grâce à la maturité des entreprises cibles.
Le capital retournement : investir dans les entreprises en difficulté
Le capital retournement est une stratégie spécialisée consistant à investir dans des entreprises en difficulté financière mais présentant un potentiel de redressement.
Caractéristiques principales :
- Entreprises en situation de sous-performance ou de crise
- Prix d’entrée souvent décoté
- Fort potentiel de création de valeur en cas de succès du redressement
- Expertise spécifique nécessaire en restructuration
- Risque élevé d’échec
- Rendements potentiels très élevés en cas de succès
Cette stratégie, particulièrement technique, est généralement réservée aux investisseurs expérimentés ou aux fonds spécialisés disposant d’une expertise en retournement d’entreprises.
Le capital immobilier (real estate private equity)
Bien que distinct du private equity classique, le capital immobilier partage plusieurs caractéristiques avec l’investissement non coté et mérite d’être mentionné dans ce panorama.
Caractéristiques principales :
- Acquisition et développement d’actifs immobiliers
- Rendements mixtes (revenus locatifs + plus-value à la revente)
- Exposition à l’économie réelle via l’immobilier
- Profil risque/rendement généralement intermédiaire
- Durée d’investissement variable (3 à 10 ans)
Cette diversification peut compléter utilement une stratégie de private equity, en offrant des flux de revenus plus réguliers et une exposition à une classe d’actifs tangible.
Comment accéder au private equity quand on n’est pas milliardaire
Longtemps réservé aux investisseurs institutionnels et aux grandes fortunes, le private equity s’est considérablement démocratisé ces dernières années. Plusieurs voies d’accès permettent aujourd’hui aux investisseurs particuliers d’exposer une partie de leur patrimoine à cette classe d’actifs performante.
Les fonds de private equity accessibles aux particuliers
Les fonds de capital investissement constituent la voie traditionnelle pour accéder au non coté. Plusieurs structures existent, avec des seuils d’entrée et des caractéristiques différentes :
FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque)
Les FCPR représentent le véhicule classique d’investissement dans le non coté en France :
- Investissement minimum à partir de 5 000€ à 10 000€ selon les fonds
- Diversification automatique sur 10 à 30 participations
- Gestion professionnelle par des équipes spécialisées
- Durée de vie de 7 à 10 ans généralement
- Possibilité d’avantages fiscaux sous certaines conditions
Certains FCPR sont désormais distribués par les banques privées et les conseillers en gestion de patrimoine, rendant le private equity accessible à un public plus large d’investisseurs.
FPCI (Fonds Professionnel de Capital Investissement)
Les FPCI sont destinés aux investisseurs plus aguerris :
- Ticket d’entrée minimum généralement de 100 000€
- Réservés aux investisseurs qualifiés et avertis
- Stratégies d’investissement plus sophistiquées
- Moins de contraintes réglementaires que les FCPR
FIP (Fonds d’Investissement de Proximité)
Les FIP permettent d’investir dans des PME régionales :
- Investissement dans des PME d’une à quatre régions limitrophes
- Ticket d’entrée généralement accessible (1 000€ à 5 000€)
- Avantages fiscaux potentiels (réduction d’impôt sur le revenu)
- Risque de concentration géographique
Ces fonds permettent de combiner rendement financier potentiel et soutien à l’économie locale, une dimension qui séduit de nombreux investisseurs.
Le crowdfunding equity : la démocratisation du financement start-up
Le crowdfunding equity (ou financement participatif en capital) a révolutionné l’accès au non coté en permettant à des particuliers d’investir directement dans des startups via des plateformes en ligne spécialisées.
Avantages du crowdfunding equity :
- Accessibilité maximale (tickets d’entrée dès 100€)
- Choix direct des projets financés
- Transparence sur l’utilisation des fonds
- Processus d’investissement simplifié et 100% digital
- Potentiels avantages fiscaux (IR-PME)
Points d’attention :
- Risque élevé et peu diversifié (investissement entreprise par entreprise)
- Liquidité très limitée avant la sortie
- Qualité variable du sourcing et de l’analyse des projets selon les plateformes
- Dilution possible lors des tours de financement ultérieurs
Plusieurs plateformes se sont imposées comme références sur ce marché : Sowefund, WiSEED, Anaxago, ou encore Tudigo, chacune avec ses spécificités en termes de sélection de projets et de suivi post-investissement.
L’accès via l’assurance-vie et le PER
L’innovation financière a permis l’intégration progressive du private equity dans des enveloppes familières comme l’assurance-vie et le PER (Plan d’Épargne Retraite), permettant ainsi de combiner les avantages de ces enveloppes fiscales avec la performance du non coté.
Avantages de cette approche :
- Cadre fiscal avantageux de l’assurance-vie ou du PER
- Diversification au sein d’une enveloppe existante
- Gestion déléguée à des professionnels
- Exposition progressive et calibrée au non coté
Limites :
- Pourcentage limité du contrat pouvant être alloué au non coté (généralement 10% maximum)
- Liquidité contrainte par les règles des unités de compte
- Offre encore limitée chez de nombreux assureurs
La holding personnelle : structure avancée pour investisseurs actifs
La création d’une holding personnelle représente une approche plus sophistiquée pour les investisseurs souhaitant structurer une véritable stratégie de private equity à long terme.
Avantages de l’accès au non coté via holding :
- Optimisation fiscale potentielle (régime mère-fille, etc.)
- Capacité à réinvestir les revenus sans fiscalité immédiate
- Flexibilité dans la gestion du portefeuille
- Possibilité de co-investissement avec d’autres investisseurs
- Structuration patrimoniale et préparation de la transmission
Cette approche convient particulièrement aux investisseurs disposant d’un patrimoine significatif (>500k€) et souhaitant adopter une démarche active d’investisseur en private equity.
Le coinvestissement avec des business angels
Rejoindre un réseau de business angels permet d’accéder à des opportunités d’investissement sélectionnées et de partager l’analyse des dossiers avec d’autres investisseurs expérimentés.
Avantages du coinvestissement :
- Mutualisation de l’expertise et des due diligences
- Accès à un dealflow (flux de projets) qualifié
- Force de frappe financière collective
- Partage d’expérience entre investisseurs
- Accompagnement collectif des participations
Cette approche convient aux investisseurs souhaitant s’impliquer personnellement dans l’analyse des projets et l’accompagnement des entrepreneurs, tout en bénéficiant d’un cadre structuré et collaboratif.
Les avantages fiscaux de l’investissement dans les PME
L’État français a mis en place plusieurs dispositifs incitatifs pour encourager l’investissement dans les PME et startups innovantes. Ces avantages fiscaux peuvent significativement améliorer la rentabilité globale de tes investissements non cotés.
Le dispositif IR-PME (Madelin)
Le dispositif IR-PME, anciennement connu sous le nom de « Loi Madelin », permet de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu en contrepartie d’un investissement dans des PME éligibles.
Caractéristiques principales :
- Réduction d’impôt de 25% du montant investi en 2024-2025 (taux temporairement relevé, normalement à 18%)
- Plafond d’investissement de 50 000€ pour une personne seule et 100 000€ pour un couple
- Obligation de conservation des titres pendant au moins 5 ans
- Applicable pour les investissements directs ou via des fonds (FCPR, FIP, FCPI)
Conditions d’éligibilité pour les entreprises :
- PME au sens européen (moins de 250 salariés, CA < 50M€ ou bilan < 43M€)
- Moins de 7 ans d’existence ou en phase de développement substantiel
- Non cotée sur un marché réglementé
- Soumise à l’IS
- Siège social dans l’UE, Norvège, Islande ou Liechtenstein
Ce dispositif est particulièrement intéressant pour les contribuables fortement imposés cherchant à réduire leur pression fiscale tout en diversifiant leur patrimoine.
Le statut JEI/JEIR (Jeune Entreprise Innovante/Régionale)
Investir dans des entreprises bénéficiant du statut JEI ou JEIR permet d’accéder à des avantages fiscaux additionnels.
Avantages pour l’investisseur :
- Possibilité de cumuler avec le dispositif IR-PME
- Entreprises souvent à fort potentiel de croissance
- Soutien à l’innovation française
Caractéristiques des JEI/JEIR :
- Entreprise de moins de 8 ans
- Engage au moins 15% de ses charges dans la R&D
- Indépendante (détenue à 50%+ par des personnes physiques ou fonds de capital-risque)
- Véritable activité nouvelle (non issue d’une restructuration)
Ces entreprises bénéficient elles-mêmes d’exonérations fiscales et sociales qui renforcent leur potentiel de développement.
Le PEA-PME : une enveloppe fiscale avantageuse
Le PEA-PME permet d’investir dans des PME et ETI européennes avec une fiscalité avantageuse à long terme.
Caractéristiques principales :
- Plafond de versement de 225 000€
- Exonération d’impôt sur les plus-values après 5 ans de détention (reste soumis aux prélèvements sociaux)
- Possibilité d’investir dans des PME cotées et non cotées éligibles
- Permet d’accéder à certains fonds spécialisés en private equity
Avantages spécifiques pour le non coté :
- Cadre fiscal connu et avantageux
- Possibilité de sortie progressive en rente viagère défiscalisée
- Accès simplifié à certains fonds de private equity éligibles
Le PEA-PME constitue une excellente porte d’entrée pour une première exposition au non coté dans un cadre fiscal optimisé.
La fiscalité spécifique des FCPR
Les FCPR (Fonds Communs de Placement à Risque) bénéficient d’un régime fiscal avantageux lorsqu’ils respectent certains quotas d’investissement.
Avantages fiscaux des FCPR :
- Exonération d’impôt sur les plus-values (hors prélèvements sociaux) sous condition de détention de 5 ans minimum
- Exonération possible des revenus distribués sous conditions
- Cumul possible avec le dispositif IR-PME pour certains fonds (FCPI, FIP)
Cette fiscalité avantageuse compense partiellement le risque et l’illiquidité inhérents à ces investissements.
Les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation)
Les FCPI sont des FCPR spécifiques qui investissent au moins 70% de leur actif dans des PME innovantes.
Avantages fiscaux spécifiques :
- Réduction d’impôt sur le revenu de 25% du montant investi (dans les mêmes limites que le dispositif IR-PME)
- Exonération d’impôt sur les plus-values après 5 ans de détention (hors prélèvements sociaux)
Ces fonds permettent de soutenir l’innovation tout en bénéficiant d’avantages fiscaux substantiels.
Optimisation via une holding patrimoniale
Pour les investisseurs détenant un patrimoine significatif, la structuration des investissements non cotés via une holding patrimoniale peut offrir des avantages fiscaux supplémentaires :
Avantages de la holding pour le private equity :
- Régime mère-fille permettant l’exonération à 95% des dividendes reçus des participations
- Exonération à 88% des plus-values de cession des titres détenus depuis plus de 2 ans
- Possibilité d’optimisation de la transmission (pacte Dutreil)
- Mutualisation des risques et des résultats entre participations
Cette structuration convient particulièrement aux investisseurs cherchant à construire une stratégie patrimoniale globale intégrant le private equity comme classe d’actifs stratégique.
Risques et précautions à prendre avant d’investir
L’investissement dans le non coté peut s’avérer extrêmement rémunérateur, mais il comporte également des risques spécifiques qu’il convient de bien comprendre et d’anticiper. Voici les principaux points de vigilance et les précautions à prendre avant de te lancer.
Le risque de perte en capital
Le risque de perte partielle ou totale du capital investi est réel dans le private equity, particulièrement pour les investissements dans les startups en phase précoce (early stage).
Statistiques à connaître :
- Environ 50% à 70% des startups échouent dans les 5 premières années
- Même dans des portefeuilles gérés professionnellement, 30% à 40% des participations peuvent se solder par une perte
- La performance globale est souvent portée par quelques « champions » qui compensent les échecs
Comment mitiger ce risque :
- Diversification : Ne jamais mettre tous tes œufs dans le même panier. Investir dans plusieurs entreprises ou via des fonds diversifiés.
- Fractionnement : Échelonner tes investissements dans le temps pour éviter l’effet timing.
- Allocation raisonnable : Limiter l’exposition au non coté à une portion de ton patrimoine global adaptée à ton profil de risque (généralement 5% à 20%).
L’illiquidité structurelle des investissements non cotés
Contrairement aux placements cotés en bourse, les investissements non cotés sont structurellement illiquides. Cela signifie que tu ne pourras pas récupérer ton capital facilement avant l’échéance prévue.
Implications concrètes :
- Horizon d’investissement de 5 à 10 ans généralement
- Absence de marché secondaire développé pour la plupart des participations
- Difficulté à valoriser précisément l’investissement entre l’entrée et la sortie
- Impossibilité de réagir rapidement en cas de besoin de liquidités
Précautions à prendre :
- N’investir que des sommes dont tu n’auras pas besoin à court ou moyen terme
- Conserver une réserve de liquidités substantielle en dehors du private equity
- Étaler les investissements pour créer progressivement un « pipeline » de sorties
- Prévoir d’autres sources de revenus pendant la période d’investissement
Le risque lié à la gouvernance et aux pactes d’associés
Dans le private equity, les relations entre actionnaires sont régies par des pactes d’associés qui définissent les droits et obligations de chacun. Ces documents juridiques peuvent avoir un impact significatif sur ta capacité à protéger ton investissement.
Points d’attention essentiels :
- Clauses de sortie conjointe : S’assurer de pouvoir sortir aux mêmes conditions que les actionnaires majoritaires
- Droits de préemption : Comprendre les restrictions potentielles à la cession de tes parts
- Clauses de dilution : Anticiper l’impact des futures levées de fonds sur ta participation
- Droit à l’information : Vérifier ton accès aux informations financières et stratégiques
Bonnes pratiques :
- Faire analyser les pactes d’associés par un avocat spécialisé avant d’investir
- Négocier des protections adaptées à la taille de ton investissement
- Privilégier les structures avec une gouvernance claire et transparente
- Dans le cas des plateformes de crowdfunding, vérifier que les intérêts des petits porteurs sont défendus
Le risque d’évaluation et de valorisation
Dans l’univers non coté, l’absence de cotation continue rend l’évaluation des participations complexe et parfois subjective.
Difficultés spécifiques :
- Méthodes d’évaluation multiples et parfois controversées (multiple d’EBITDA, DCF, comparables…)
- Risque de surévaluation lors des tours de financement successifs
- Écart potentiel entre valorisations théoriques et valeur de réalisation
- Complexité accrue pour les startups pré-revenus ou hautement innovantes
Comment y faire face :
- S’intéresser aux méthodes de valorisation utilisées par le fonds ou la plateforme
- Privilégier les acteurs transparents sur leurs processus d’évaluation
- Rester prudent face aux valorisations qui semblent déconnectées des fondamentaux
- Considérer les valorisations intermédiaires comme indicatives plutôt que définitives
Les frais et leur impact sur la performance
Les frais associés aux investissements non cotés peuvent être significativement plus élevés que ceux des placements cotés, impactant potentiellement la performance finale.
Structure de frais typique d’un fonds de private equity :
- Frais de souscription : 2% à 5% du montant investi
- Frais de gestion annuels : 1,5% à 2,5% des montants engagés
- Commission de surperformance (carried interest) : généralement 20% de la plus-value au-delà d’un certain seuil (hurdle rate)
- Frais administratifs et de fonctionnement
Dans le cas du crowdfunding :
- Commission initiale : 5% à 8% du montant investi
- Frais de gestion annuels : 1% à 2%
- Carried interest : souvent 10% à 20% de la plus-value
Comment optimiser :
- Comparer les structures de frais entre différents fonds ou plateformes
- Négocier des réductions pour des tickets importants
- Privilégier les véhicules alignant les intérêts des gestionnaires avec ceux des investisseurs
- Calculer l’impact des frais sur la performance attendue avant de s’engager
Construire une stratégie d’investissement non coté cohérente
Pour tirer pleinement parti du potentiel du private equity tout en maîtrisant ses risques spécifiques, il est essentiel d’adopter une approche structurée et cohérente avec ta situation patrimoniale globale.
Définir ton profil d’investisseur en non coté
Avant de te lancer, il est crucial d’identifier clairement ton profil d’investisseur, qui déterminera en grande partie ta stratégie d’allocation.
Les éléments clés à considérer :
- Horizon d’investissement : Le private equity est par nature un investissement de long terme (5-10 ans). Es-tu prêt à immobiliser une partie de ton capital sur cette durée ?
- Tolérance au risque : Quelle volatilité peux-tu accepter ? Comment réagirais-tu face à la perte potentielle d’une partie de ton investissement ?
- Objectifs patrimoniaux : Cherches-tu une performance maximale, une diversification, une optimisation fiscale, ou un impact sociétal ?
- Niveau d’implication souhaité : Préfères-tu une gestion déléguée (fonds) ou un rôle actif dans la sélection et l’accompagnement des entreprises (business angel) ?
- Compétences sectorielles : Disposes-tu d’une expertise particulière dans certains secteurs qui pourrait te donner un avantage comparatif ?
En fonction de ces éléments, tu pourras t’orienter vers différentes stratégies, des plus conservatrices (fonds de dette privée, capital développement) aux plus offensives (venture capital early stage, coinvestissements directs).
Quelle allocation recommandée selon ton profil
L’allocation optimale au non coté dépend de ta situation patrimoniale globale et de ton profil d’investisseur. Voici quelques repères :
Profil prudent :
- Allocation au non coté : 5% à 10% du patrimoine financier
- Véhicules privilégiés : FCPR de dette privée, capital développement
- Diversification : minimum 10 à 15 entreprises via des fonds
- Objectif de rendement annualisé : 6% à 8%
Profil équilibré :
- Allocation au non coté : 10% à 15% du patrimoine financier
- Véhicules privilégiés : mix de fonds de capital développement et venture capital
- Diversification : 15 à 25 entreprises via plusieurs fonds
- Objectif de rendement annualisé : 8% à 12%
Profil dynamique :
- Allocation au non coté : 15% à 25% du patrimoine financier
- Véhicules privilégiés : venture capital, coinvestissements directs
- Diversification : 20 à 30 entreprises via fonds et investissements directs
- Objectif de rendement annualisé : 12% à 18%
Profil expert :
- Allocation au non coté : jusqu’à 30% du patrimoine financier
- Véhicules privilégiés : investissements directs, club deals, fonds spécialisés
- Diversification : portefeuille structuré par stades et secteurs
- Objectif de rendement annualisé : 15%+
Construire un portefeuille diversifié de private equity
La diversification est essentielle pour gérer efficacement le risque inhérent au private equity. Elle doit s’opérer à plusieurs niveaux :
1. Diversification par stades de développement Répartir les investissements entre différents stades de maturité permet d’équilibrer risque et rendement :
- Early stage (startups) : risque élevé, potentiel de multiplication important
- Growth stage (scale-up) : risque modéré, fort potentiel de croissance
- Late stage (entreprises matures) : risque plus faible, rendement plus prévisible
2. Diversification sectorielle Éviter la concentration sur un seul secteur permet de réduire l’impact des cycles économiques sectoriels :
- Tech et digital (SaaS, IA, cybersécurité…)
- Sciences de la vie (biotech, medtech…)
- Industrie et énergie (greentech, industrie 4.0…)
- Services B2B et B2C
- Secteurs de niche spécifiques
3. Diversification géographique L’exposition à différents marchés réduit l’impact des cycles économiques régionaux :
- France
- Europe
- États-Unis
- Marchés émergents
4. Diversification temporelle L’échelonnement des investissements dans le temps (vintage diversification) permet de :
- Lisser l’effet des cycles économiques
- Créer un pipeline régulier de sorties
- Capitaliser sur l’expérience acquise
5. Diversification par véhicules d’investissement Combiner différents types de structures :
- Fonds institutionnels
- Fonds fiscaux (FCPI, FIP)
- Investissements directs
- Plateforme de crowdfunding equity
Temporalité et cycle d’investissement en private equity
L’investissement en private equity s’inscrit dans un cycle long qu’il faut anticiper et planifier :
Phase 1 : Constitution progressive (années 1-3)
- Allocation progressive du capital vers différents véhicules
- Apprentissage et ajustement de la stratégie
- Pas ou peu de retours sur investissement à ce stade
Phase 2 : Maturation (années 3-7)
- Poursuite des investissements pour maintenir l’allocation cible
- Premières sorties partielles ou complètes
- Possibilité de réinvestissement des premiers retours
Phase 3 : Régime de croisière (après 7-10 ans)
- Équilibre entre nouveaux investissements et sorties
- Flux régulier de liquidités générées par les sorties
- Possibilité d’augmenter progressivement l’allocation avec l’expérience acquise
Cette vision cyclique permet d’éviter les erreurs classiques des débutants, notamment l’impatience face à « l’effet J-curve » (détérioration initiale de la performance avant les premières sorties réussies).
Suivi et pilotage de ton portefeuille non coté
Contrairement à l’investissement boursier qui permet un suivi quotidien, le private equity nécessite une approche différente :
Indicateurs clés à surveiller :
- Évolution des valorisations (généralement trimestrielle ou annuelle)
- Étapes clés des entreprises en portefeuille (nouveaux tours, acquisitions, etc.)
- Multiple d’investissement (MOIC) et TRI prévisionnel
- Ratios de distributions (DPI – Distributions to Paid-In)
Bonnes pratiques de suivi :
- Établir un tableau de bord synthétique de ton portefeuille non coté
- Participer aux réunions d’information des fonds ou des entreprises
- Maintenir un réseau d’information sur tes secteurs d’investissement
- Réévaluer périodiquement (annuellement) ton allocation globale
- Anticiper les cycles de levées de fonds pour planifier les réinvestissements
Cette approche disciplinée te permettra de tirer pleinement parti du potentiel du non coté tout en gardant le contrôle sur ton exposition et tes risques.
Cas client : Comment Laurent a transformé son patrimoine grâce au non coté
Profil et situation initiale
Laurent, 37 ans, est médecin spécialiste installé depuis 8 ans. Il exerce en libéral au sein d’un cabinet de groupe et génère un revenu annuel confortable d’environ 180 000€. Son épouse Émilie, 35 ans, est cadre supérieure dans une entreprise de conseil, avec un salaire annuel de 85 000€.
Lorsqu’il m’a consulté pour la première fois en 2021, Laurent présentait un patrimoine relativement classique pour un professionnel libéral de son niveau :
- Résidence principale : appartement de 120m² à Paris, valeur 950 000€, crédit en cours de 350 000€
- Épargne financière : 280 000€ répartis entre assurance-vie (210 000€), PEA (40 000€) et livrets (30 000€)
- Immobilier locatif : un studio acquis en début de carrière, valeur 180 000€, générant 7 200€/an de loyers
Sa situation présentait plusieurs problématiques classiques :
- Fiscalité élevée : taux marginal d’imposition à 41% + prélèvements sociaux
- Faible diversification : concentration sur l’immobilier et les fonds euros/UC classiques
- Performance limitée : rendement moyen de son portefeuille d’environ 3% par an
- Manque de sens : souhait d’investir plus directement dans l’économie réelle, notamment le secteur de la santé
Laurent souhaitait optimiser sa stratégie patrimoniale pour améliorer le rendement de son épargne, réduire sa pression fiscale et donner plus de sens à ses investissements.
Stratégie mise en place
Après une analyse approfondie de sa situation et de ses objectifs, nous avons élaboré une stratégie centrée sur trois axes :
1. Structuration juridique optimisée
La première étape a consisté à créer une holding patrimoniale sous forme de SAS pour structurer ses futurs investissements non cotés :
- Capital initial de 100 000€
- Régime fiscal IS au taux réduit de 15% sur les premiers 38 120€ de bénéfices
- Souplesse statutaire permettant d’intégrer facilement de nouveaux investissements
Cette structure offrait plusieurs avantages :
- Optimisation fiscale grâce au régime mère-fille (exonération à 95% des dividendes reçus)
- Capacité à réinvestir les revenus sans fiscalité personnelle immédiate
- Mutualisation des risques entre différentes participations
- Préparation de la transmission patrimoniale future
2. Allocation progressive au private equity
Nous avons défini une stratégie d’allocation au non coté représentant à terme 15% de son patrimoine financier, soit environ 150 000€ sur 3 ans, répartie en trois compartiments :
Compartiment 1 : Fonds fiscaux (50 000€)
- Souscription à deux FCPI spécialisés dans la santé et la technologie médicale
- Tickets de 25 000€ chacun, étalés sur deux années fiscales
- Avantage IR-PME de 25% générant 12 500€ de réduction d’impôt sur deux ans
Compartiment 2 : Investissements directs via holding (70 000€)
- Participation directe dans deux startups médicales :
- 40 000€ dans une plateforme de télémédecine spécialisée
- 30 000€ dans une startup développant un dispositif médical innovant
- Co-investissement avec un réseau de médecins business angels
- Implication active de Laurent dans le comité scientifique de la première startup
Compartiment 3 : Diversification via fonds institutionnels (30 000€)
- Souscription à un FCPR multisectoriel accessible aux particuliers (ticket d’entrée 20 000€)
- Allocation de 10 000€ via une plateforme de crowdfunding equity sur 5 projets diversifiés
3. Financement et cashflow optimisés
Pour financer cette stratégie sans impacter son train de vie, nous avons mis en place un plan de financement structuré :
- Réallocation de 70 000€ de son assurance-vie (compartiment fonds euros peu performant)
- Utilisation de ses capacités d’épargne annuelle (environ 40 000€/an)
- Mise en place d’un crédit lombard adossé à son contrat d’assurance-vie pour 40 000€ à 3,40% sur 5 ans
Pour ce crédit lombard, le montage financier était le suivant :
- Apport personnel : 10% (4 000€)
- Montant emprunté : 36 000€
- Taux : 3,40% sur 5 ans
- Mensualités : 654€
- Coût total du crédit : 3 240€
Résultats obtenus après 3 ans
Trois ans après la mise en place de cette stratégie, les résultats dépassaient les attentes initiales :
Performance financière :
Compartiment 1 : Fonds fiscaux
- Valorisation actuelle : 57 000€ (performance de +14% hors avantage fiscal)
- Avantage fiscal réalisé : 12 500€ de réduction d’IR
- Performance réelle en tenant compte de l’avantage fiscal : +39% en 3 ans
Compartiment 2 : Investissements directs via holding
- Valorisation de la première startup : 85 000€ (+112,5% en 3 ans) suite à une nouvelle levée de fonds
- Valorisation stable pour la seconde participation, mais avancées technologiques prometteuses
- Performance globale du compartiment : +85% en 3 ans
Compartiment 3 : Diversification via fonds et crowdfunding
- FCPR : valorisation de 23 000€ (+15% en 3 ans)
- Crowdfunding : une sortie positive (x2), une défaillance, trois investissements en cours
- Performance globale du compartiment : +10% en 3 ans
Performance consolidée du portefeuille non coté : +45% sur 3 ans, soit environ 13% annualisé (hors avantage fiscal), significativement supérieure à celle des marchés cotés sur la même période.
Avantages fiscaux obtenus :
- Réduction IR-PME : 12 500€
- Économie d’IS via la holding : environ 8 000€ sur 3 ans
- Optimisation de la fiscalité des dividendes via le régime mère-fille
Bénéfices qualitatifs :
Au-delà de la performance financière et des avantages fiscaux, Laurent a retiré plusieurs bénéfices qualitatifs de cette stratégie :
- Implication dans l’écosystème santé : sa participation active dans une startup de télémédecine lui a permis de développer une expertise complémentaire à son activité principale.
- Réseau professionnel élargi : les rencontres avec d’autres investisseurs et entrepreneurs ont enrichi son réseau et généré des opportunités professionnelles inattendues.
- Diversification patrimoniale : son patrimoine est désormais mieux équilibré, avec une exposition à des actifs décorrélés des marchés traditionnels.
- Préparation de la transmission : la structure holding lui permet d’anticiper la transmission de son patrimoine à ses deux enfants dans des conditions fiscales optimisées.
Perspectives et ajustements
Suite à ces résultats encourageants, nous avons récemment ajusté la stratégie pour les trois prochaines années :
- Augmentation de l’allocation au non coté : objectif de porter l’exposition à 20% du patrimoine financier.
- Diversification sectorielle accrue : élargissement vers d’autres secteurs innovants (greentech, fintech) pour équilibrer la forte exposition au secteur santé.
- Structuration d’un club deal : organisation d’un groupe d’investisseurs (médecins et autres professions libérales) pour accéder à des opportunités de plus grande taille.
- Préparation d’une stratégie de sortie partielle : planification des premières sorties pour cristalliser une partie des gains et recycler le capital.
Ce cas illustre parfaitement comment une stratégie cohérente d’investissement dans le non coté, adaptée au profil et aux objectifs du client, peut significativement améliorer la performance globale du patrimoine tout en générant des avantages fiscaux substantiels et en créant de la valeur au-delà du simple rendement financier.
Questions fréquentes sur l’investissement non coté
1. Quel montant minimum faut-il pour commencer à investir dans le non coté ?
Contrairement aux idées reçues, l’investissement non coté est aujourd’hui accessible avec des tickets d’entrée relativement modestes, grâce à la démocratisation de cette classe d’actifs.
Pour le crowdfunding equity : Les plateformes de financement participatif permettent d’investir dès 100€ ou 500€ dans des startups et PME en croissance. Cette approche offre une grande accessibilité mais implique également une prise de risque importante car tu investis entreprise par entreprise sans diversification automatique.
Pour les FCPI et FIP fiscaux : Ces fonds sont généralement accessibles à partir de 1 000€ à 5 000€. Ils offrent l’avantage de combiner une diversification sur 10-15 entreprises et un avantage fiscal substantiel (réduction IR-PME de 25% du montant investi).
Pour les FCPR « retail » : Certains fonds de private equity désormais accessibles aux particuliers proposent des tickets d’entrée entre 5 000€ et 20 000€. Ils offrent une gestion professionnelle et une diversification sur 15 à 30 participations.
Pour les investissements via holding : Cette approche plus sophistiquée nécessite généralement un minimum de 50 000€ à 100 000€ pour être pertinente, compte tenu des frais de structure.
Pour les réseaux de business angels : Les tickets minimums varient généralement entre 10 000€ et 50 000€ par deal.
Mon conseil : Plutôt que de chercher à investir le minimum possible, je recommande d’allouer un montant cohérent avec ton patrimoine global (5% à 15% selon ton profil) et de privilégier une diversification suffisante. Pour un premier investissement, un FCPI ou un fonds retail à 5 000€-10 000€ constitue généralement une porte d’entrée pertinente.
2. Comment évaluer la performance de mes investissements non cotés ?
L’évaluation de la performance du private equity diffère fondamentalement de celle des investissements cotés, en raison de son horizon long terme et de l’absence de valorisation quotidienne.
Les indicateurs clés à suivre :
- Le Multiple d’Investissement (MOIC) : Ce ratio fondamental compare la valeur totale retournée à l’investisseur (distributions + valeur résiduelle) au capital investi. Un MOIC de 2x signifie que l’investissement a doublé de valeur.
- Le Taux de Rendement Interne (TRI) : Cet indicateur prend en compte la dimension temporelle et mesure le taux d’actualisation qui rend la valeur actuelle nette de l’investissement égale à zéro. Un TRI de 15% est généralement considéré comme une bonne performance en private equity.
- Le DPI (Distributions to Paid-In) : Ce ratio mesure le montant des distributions reçues par rapport au capital appelé. Un DPI de 0,5 signifie que tu as récupéré la moitié de ton investissement initial.
- Le TVPI (Total Value to Paid-In) : Somme du DPI et de la valeur résiduelle estimée, ce ratio donne une vision globale de la performance. Un TVPI de 1,5 signifie que ton investissement vaut 1,5 fois la mise initiale.
Les méthodes d’évaluation :
Les valorisations intermédiaires des participations non cotées sont généralement établies selon :
- La méthode des multiples (EBITDA, chiffre d’affaires)
- L’actualisation des flux futurs (DCF)
- Le prix du dernier tour de financement
- Les transactions comparables récentes
Bonnes pratiques pour le suivi :
- Établir un tableau de suivi de ton portefeuille non coté avec une mise à jour trimestrielle ou semestrielle
- Ne pas surréagir aux variations de valorisations intermédiaires
- Évaluer la performance sur un cycle complet (10 ans) plutôt que sur des périodes courtes
- Comparer avec les benchmarks adaptés (fonds de même vintage et stratégie)
Point important : La célèbre « courbe en J » du private equity implique que la performance apparaît souvent négative dans les premières années (effet des frais et des valorisations prudentes) avant de s’améliorer significativement lors des premières sorties réussies. Cette dynamique particulière nécessite patience et vision long terme.
3. Quelles sont les différences entre investir directement ou via des fonds ?
La question du mode d’accès au non coté est fondamentale et doit être alignée avec ton expertise, ton temps disponible et ton patrimoine. Voici un comparatif détaillé pour t’aider à faire le meilleur choix.
Investissement direct (crowdfunding, business angel, holding) :
Avantages :
- Contrôle total sur la sélection des entreprises
- Relation directe avec les entrepreneurs
- Absence de frais de gestion
- Possibilité de s’impliquer dans la gouvernance
- Accès à des opportunités spécifiques hors radar des fonds
- Flexibilité dans la structuration (pacte d’actionnaires sur mesure)
Inconvénients :
- Risque de concentration élevé
- Expertise sectorielle et financière requise
- Temps considérable à consacrer (sourcing, analyse, suivi)
- Accès limité aux grosses opérations
- Difficulté à diversifier suffisamment
- Complexité administrative et juridique
Investissement via des fonds (FCPR, FCPI, FIP) :
Avantages :
- Diversification automatique (15 à 30 participations typiquement)
- Gestion professionnelle par des équipes spécialisées
- Accès à des deals plus importants
- Mutualisation des risques
- Reporting professionnel et régulier
- Approche « clé en main » nécessitant peu de temps
Inconvénients :
- Frais significatifs (2-3% annuels + carried interest)
- Aucun contrôle sur la sélection des participations
- Dilution de la performance (diversification obligatoire)
- Moindre alignement d’intérêts parfois
- Horizons de sortie imposés par le fonds
Approche hybride :
Pour beaucoup de mes clients, je recommande une approche hybride combinant :
- Une base diversifiée via des fonds (60-80% de l’allocation au non coté)
- Quelques investissements directs ciblés (20-40%) dans des secteurs bien maîtrisés
Cette approche permet de bénéficier de la sécurité relative des fonds tout en capturant le potentiel de surperformance de deals directs bien sélectionnés.
Facteurs de décision clés :
- Ton expertise sectorielle (domaine de compétence professionnelle)
- Ton temps disponible pour l’analyse et le suivi
- Ta capacité à diversifier suffisamment (montant global à investir)
- Ton réseau dans l’écosystème entrepreneurial
- Ton appétence pour l’implication active vs passive
4. Comment sortir d’un investissement dans le non coté ?
La question de la sortie est cruciale dans le private equity car elle conditionne la matérialisation effective de la performance. Contrairement aux actifs cotés, la sortie d’un investissement non coté nécessite une stratégie et souvent une préparation en amont.
Les principaux scénarios de sortie :
- L’introduction en bourse (IPO) :
- Concerne généralement les success stories ayant atteint une taille significative
- Permet une sortie progressive et une valorisation potentiellement élevée
- Processus long et coûteux, réservé à une minorité d’entreprises
- La sortie effective peut être soumise à des périodes de lock-up (6-12 mois)
- La cession industrielle :
- Vente de l’entreprise à un acteur du secteur (concurrent, fournisseur, client)
- Valorisations potentiellement attractives grâce aux synergies
- Sortie généralement complète et immédiate
- Scénario le plus fréquent pour les PME performantes
- La cession à un autre fonds (LBO secondaire) :
- Rachat par un fonds de private equity, souvent plus important
- Permet de financer une nouvelle phase de développement
- Valorisation généralement basée sur des multiples de marché
- Sortie totale ou partielle selon les cas
- Le rachat par le management (MBO) :
- Les dirigeants rachètent les parts des investisseurs financiers
- Solution fréquente pour les entreprises familiales ou à forte culture d’indépendance
- Valorisation parfois inférieure aux scénarios précédents
- Nécessite une capacité financière importante de l’équipe dirigeante
- Le rachat des parts par l’entreprise (remboursement de capital) :
- L’entreprise utilise sa trésorerie excédentaire pour racheter ses propres titres
- Solution progressive qui préserve l’indépendance
- Nécessite une forte génération de cash-flow
- Fréquent dans les entreprises matures à croissance modérée
Anticiper la sortie :
Pour optimiser tes chances de sortie réussie, plusieurs bonnes pratiques s’imposent :
- Intégrer la stratégie de sortie dès l’entrée :
- Discuter des scénarios de sortie avec les entrepreneurs/gestionnaires avant d’investir
- Vérifier l’alignement des horizons temporels
- S’assurer de la présence de clauses protectrices dans les pactes d’actionnaires
- Suivre activement les opportunités :
- Rester informé des mouvements de consolidation dans le secteur
- Identifier les acquéreurs potentiels en amont
- Participer aux décisions stratégiques orientant l’entreprise vers une sortie valorisante
- Diversifier les scénarios de sortie :
- Ne pas miser sur un seul type de sortie
- Préparer l’entreprise à différentes options (IPO, cession industrielle…)
- Adapter la stratégie de sortie à l’évolution de l’entreprise et du marché
En cas de difficulté de sortie :
Si la sortie prévue ne se matérialise pas, plusieurs options existent :
- Marché secondaire (vente de gré à gré à d’autres investisseurs)
- Rachat partiel par les actionnaires existants
- Refinancement permettant une sortie partielle
- Patience et optimisation de la valeur à plus long terme
La liquidité du private equity s’est améliorée ces dernières années avec l’émergence de plateformes secondaires spécialisées, mais elle reste significativement inférieure à celle des marchés cotés.
5. Quels sont les pièges à éviter en investissant dans le non coté ?
L’investissement dans le private equity peut s’avérer extrêmement rentable mais comporte également de nombreux pièges que j’observe régulièrement chez les investisseurs débutants. Voici les principaux écueils à éviter :
1. La concentration excessive
Le plus grand piège consiste à mettre « tous ses œufs dans le même panier » en concentrant son investissement sur trop peu d’entreprises.
Comment l’éviter :
- Diversifier sur au minimum 10-15 entreprises pour les investissements directs
- Privilégier les fonds pour les premières allocations au non coté
- Échelonner les investissements dans le temps (diversification temporelle)
- Limiter l’exposition à un seul projet à 10% maximum de ton allocation non cotée
2. L’impatience face à l’horizon long terme
Le private equity nécessite du temps pour créer de la valeur, généralement 5 à 10 ans. L’impatience peut conduire à des décisions préjudiciables.
Comment l’éviter :
- N’investir que des montants dont tu n’auras pas besoin à moyen terme
- Comprendre et accepter l’effet « courbe en J » (performance négative les premières années)
- Établir des attentes réalistes sur les délais de sortie
- Mettre en place un suivi adapté à l’horizon long terme, sans surveillance obsessionnelle
3. La négligence des aspects juridiques
Les pactes d’actionnaires et la gouvernance sont cruciaux dans le non coté mais souvent négligés par les investisseurs novices.
Comment l’éviter :
- Faire analyser systématiquement les pactes d’actionnaires par un avocat spécialisé
- Porter une attention particulière aux clauses de sortie, anti-dilution et d’information
- Vérifier l’alignement des intérêts entre fondateurs et investisseurs
- Ne pas hésiter à négocier des protections adaptées, même pour de petits tickets
4. La surévaluation ou la sous-évaluation des opportunités
L’évaluation des entreprises non cotées est complexe et souvent sujette à des biais importants.
Comment l’éviter :
- Développer une méthodologie d’évaluation rigoureuse et systématique
- Comparer les valorisations à des entreprises similaires (multiples sectoriels)
- Rester prudent face aux « histoires » trop séduisantes sans fondamentaux solides
- Se méfier des projections financières excessivement optimistes
5. La négligence des aspects fiscaux
Les avantages fiscaux constituent souvent une composante importante du rendement global en private equity.
Comment l’éviter :
- Intégrer la dimension fiscale dès la structuration initiale
- Anticiper les conséquences fiscales des différents scénarios de sortie
- Documenter rigoureusement les investissements pour sécuriser les avantages fiscaux
- Coordonner la stratégie de private equity avec ta situation fiscale personnelle globale
6. L’effet de mode et la FOMO (Fear Of Missing Out)
La peur de manquer les « deals du siècle » peut conduire à des décisions précipitées, particulièrement dans les secteurs à la mode.
Comment l’éviter :
- Conserver une discipline d’investissement rigoureuse, indépendamment des tendances
- Appliquer les mêmes critères d’analyse à tous les projets
- Définir à l’avance tes critères d’investissement et t’y tenir
- Prendre le temps nécessaire pour l’analyse, même sous pression temporelle
7. La confusion entre accompagnement et ingérence
Pour les investissements directs, l’équilibre entre soutien et respect de l’autonomie entrepreneuriale est délicat.
Comment l’éviter :
- Clarifier dès le départ ton niveau d’implication souhaité
- Apporter une valeur ajoutée dans tes domaines d’expertise uniquement
- Respecter le rôle du management tout en exerçant tes droits d’actionnaire
- Adapter ton implication à la taille de ta participation
6. Comment le private equity s’intègre-t-il dans une stratégie patrimoniale globale ?
L’intégration du private equity dans une stratégie patrimoniale nécessite une vision holistique, prenant en compte l’ensemble des actifs, des objectifs et du profil de l’investisseur. Voici comment structurer cette approche de manière cohérente :
L’allocation optimale selon le cycle de vie patrimonial
L’exposition au non coté doit évoluer selon ta phase patrimoniale :
Phase d’accumulation (30-45 ans) :
- Allocation recommandée au private equity : 10-20% du patrimoine financier
- Profil de risque : dynamique, focus sur le venture capital et growth equity
- Objectif : maximiser le rendement à long terme et la création de valeur
- Avantage spécifique : capacité à absorber l’illiquidité grâce aux revenus professionnels
Phase de consolidation (45-55 ans) :
- Allocation recommandée : 10-15% du patrimoine financier
- Profil plus équilibré : mix de growth equity et capital transmission
- Objectif : combiner performance et préservation du capital
- Structure recommandée : équilibre entre fonds et investissements directs
Phase de préparation à la retraite (55-65 ans) :
- Allocation recommandée : 5-10% du patrimoine financier
- Profil plus prudent : focus sur le capital transmission et la dette privée
- Objectif : générer des cash-flows récurrents et préparer la liquidité
- Organisation des sorties progressives pour financer la retraite
Phase de transmission (65+ ans) :
- Allocation recommandée : 0-5% du patrimoine financier
- Focus sur la liquidation progressive des positions existantes
- Utilisation des structures de private equity dans l’optique de transmission
- Articulation avec la stratégie successorale globale
L’articulation avec les autres classes d’actifs
Le private equity doit être pensé en complémentarité avec les autres composantes du patrimoine :
Avec l’immobilier :
- Le private equity apporte de la performance potentielle face au rendement souvent modéré de l’immobilier
- L’immobilier apporte stabilité et revenus réguliers face à la volatilité et l’illiquidité du private equity
- Une répartition équilibrée entre ces deux actifs tangibles offre une bonne diversification
Avec les placements financiers cotés :
- Le private equity offre une décorrélation partielle face aux marchés cotés
- Les actifs cotés apportent la liquidité nécessaire pour équilibrer l’illiquidité du non coté
- L’allocation globale doit permettre de gérer les appels de fonds du private equity sans perturber l’équilibre patrimonial
Avec l’épargne de précaution :
- Une réserve de liquidité suffisante est un prérequis à tout investissement en private equity
- Règle empirique : disposer de 12 à 24 mois de dépenses en liquidités avant d’investir dans le non coté
- Cette précaution évite les cessions forcées et prématurées des participations non cotées
L’intégration dans les enveloppes patrimoniales
Le private equity peut s’intégrer dans différentes structures juridiques et fiscales :
Via une holding patrimoniale :
- Avantages fiscaux (régime mère-fille, exonération partielle des plus-values)
- Flexibilité dans la gestion des flux
- Préparation de la transmission
- Mutualisation des risques et des résultats
Via un PEA-PME :
- Fiscalité avantageuse à long terme
- Enveloppe limitée (225 000€ maximum)
- Restrictions sur les entreprises éligibles
- Contraintes sur les modalités d’investissement
Via un contrat d’assurance-vie :
- Cadre fiscal avantageux après 8 ans
- Accès limité à certains fonds de private equity
- Contraintes réglementaires sur les UC non cotées
- Solution pertinente pour une première diversification
En direct avec optimisation IR-PME :
- Réduction d’impôt immédiate attractive
- Contraintes d’éligibilité et de conservation
- Plafonnement des montants éligibles
- Complémentarité avec les autres approches
La cohérence avec tes objectifs patrimoniaux globaux
L’allocation au private equity doit servir tes objectifs patrimoniaux fondamentaux :
Pour la préparation de la retraite :
- Horizon d’investissement aligné avec l’horizon de constitution du patrimoine retraite
- Programmation des sorties coïncidant avec la cessation d’activité
- Transformation progressive du capital en revenus complémentaires
Pour la transmission patrimoniale :
- Utilisation des structures de private equity pour optimiser la transmission
- Anticipation des droits de succession via des donations de titres
- Préparation de la liquidité nécessaire au paiement des droits de succession
Pour la diversification fiscale :
- Équilibrage entre fiscalité des revenus, du capital et des plus-values
- Répartition optimale entre personnes physiques et structures sociétaires
- Lissage des impacts fiscaux dans le temps
7. Quel rôle peut jouer un conseiller en gestion de patrimoine dans ma stratégie d’investissement non coté ?
L’investissement dans le private equity est un domaine complexe où l’accompagnement par un conseiller en gestion de patrimoine spécialisé peut faire une différence significative. Voici pourquoi et comment un CGP peut t’apporter une valeur ajoutée réelle dans cette démarche :
L’analyse préalable et le calibrage de ton allocation
Avant même d’envisager tout investissement non coté, un conseiller expérimenté va :
- Analyser ta situation patrimoniale globale pour déterminer la pertinence et le dimensionnement optimal de ton exposition au non coté
- Évaluer ton profil d’investisseur (tolérance au risque, horizon d’investissement, objectifs)
- Identifier tes avantages comparatifs potentiels (expertise sectorielle, réseau professionnel)
- Simuler différents scénarios de performance et d’impact sur ton patrimoine global
- Définir une allocation cible progressive et un rythme d’investissement adapté
Cette phase préliminaire est essentielle pour éviter les erreurs de dimensionnement qui compromettent parfois l’équilibre patrimonial global.
La sélection rigoureuse des opportunités
Un CGP spécialisé en private equity dispose généralement :
- D’un processus structuré de due diligence pour évaluer les opportunités
- D’un réseau de partenaires de confiance (sociétés de gestion, plateformes) ayant fait leurs preuves
- D’un historique de transactions permettant de comparer les projets avec des références pertinentes
- D’outils d’analyse et de benchmarking des performances passées
- D’une capacité à négocier des conditions préférentielles (frais réduits, clauses spécifiques)
Cette expertise permet d’éviter les pièges les plus courants et d’accéder à des opportunités de qualité, parfois réservées aux investisseurs professionnels.
L’optimisation juridique et fiscale
L’un des domaines où l’expertise d’un conseiller est particulièrement précieuse concerne les aspects juridiques et fiscaux :
- Structuration optimale (direct, holding, assurance-vie, PEA-PME…)
- Sécurisation des avantages fiscaux (IR-PME, régime mère-fille…)
- Analyse des pactes d’actionnaires et protection des intérêts
- Anticipation des impacts fiscaux à l’entrée, pendant la détention et à la sortie
- Coordination avec tes autres conseils (expert-comptable, avocat)
Ces optimisations peuvent significativement améliorer la performance nette de tes investissements non cotés.
Le suivi et le pilotage dans la durée
L’accompagnement ne s’arrête pas à l’investissement initial. Un bon conseiller assure :
- Un reporting consolidé et régulier de ton portefeuille non coté
- Une veille sur les évolutions des participations et des fonds
- Des alertes sur les opportunités de réinvestissement ou les signaux d’alerte
- Une coordination des différentes échéances (appels de fonds, distributions, sorties)
- Une réévaluation périodique de l’allocation globale et des ajustements nécessaires
Ce suivi dans la durée est d’autant plus important que le private equity s’inscrit dans un horizon long terme et nécessite une gestion active des cycles d’investissement.
L’accès à des opportunités exclusives
Les conseillers bien positionnés dans l’écosystème du private equity peuvent offrir :
- L’accès à des fonds fermés ou à capacité limitée
- Des possibilités de co-investissement aux côtés d’investisseurs institutionnels
- Des opportunités de club deals entre clients partageant des intérêts communs
- Des conditions négociées en termes de tickets minimums ou de frais
Ces avantages d’accès peuvent être déterminants, particulièrement pour les opportunités les plus attractives qui sont souvent rapidement souscrites.
L’éducation et la montée en compétence progressive
Un bon conseiller accompagne également ton développement personnel en tant qu’investisseur :
- Pédagogie sur les fondamentaux du private equity
- Partage d’expériences issues d’autres situations similaires
- Formation progressive aux techniques d’évaluation et de suivi
- Accès à un réseau qualifié d’entrepreneurs et d’investisseurs
- Documentation et ressources pour approfondir tes connaissances
Cette dimension éducative est particulièrement précieuse pour construire progressivement ton autonomie dans ce domaine complexe.
8. Comment évaluer le potentiel d’une startup avant d’y investir ?
L’évaluation d’une startup est sans doute l’aspect le plus délicat du financement start-up pour un investisseur individuel. Contrairement aux entreprises établies, les startups ont peu d’historique financier et reposent largement sur des projections futures, rendant l’analyse traditionnelle insuffisante.
Voici une méthodologie structurée que j’ai développée avec mes clients pour évaluer efficacement le potentiel d’une jeune entreprise innovante :
1. L’analyse de l’équipe fondatrice
L’équipe est souvent considérée comme le facteur n°1 de succès ou d’échec d’une startup.
Points à évaluer :
- Complémentarité des compétences : l’équipe couvre-t-elle les dimensions techniques, commerciales et financières ?
- Track record : les fondateurs ont-ils déjà entrepris ou occupé des postes à responsabilité ?
- Connaissance du secteur : ont-ils une expérience significative dans leur domaine d’activité ?
- Capacité d’adaptation : ont-ils déjà pivoté ou ajusté leur modèle face aux retours du marché ?
- Capacité à attirer les talents : l’équipe élargie est-elle de qualité et stable ?
Red flags à surveiller : fondateur unique sans complémentarité, mésentente entre cofondateurs, turnover élevé, manque d’expertise dans le cœur de métier.
2. La proposition de valeur et le problème adressé
Une startup prometteuse résout un problème réel de manière différenciante.
Points à évaluer :
- Taille du problème : est-ce un irritant majeur ou mineur pour les utilisateurs ?
- Fréquence : le problème se pose-t-il régulièrement ou rarement ?
- Disposition à payer : les utilisateurs sont-ils prêts à payer pour résoudre ce problème ?
- Différenciation : la solution proposée est-elle significativement meilleure que les alternatives ?
- Timing : le marché est-il mûr pour cette solution ou est-ce trop tôt/tard ?
Red flags : solution à la recherche d’un problème, problème déjà bien résolu par des concurrents établis, faible disposition à payer des clients.
3. La traction et les métriques clés
Les premières validations marché sont essentielles pour confirmer le potentiel.
Points à évaluer :
- Croissance des utilisateurs/clients : quelle est la progression mois après mois ?
- Taux de rétention : les clients continuent-ils à utiliser le produit après 1, 3, 12 mois ?
- CAC (Coût d’Acquisition Client) : combien coûte l’acquisition d’un nouveau client ?
- LTV (Lifetime Value) : quelle valeur génère un client sur toute sa durée de vie ?
- Vitesse d’exécution : à quelle vitesse l’équipe déploie-t-elle de nouvelles fonctionnalités ?
Red flags : croissance artificielle sans rétention, CAC supérieur à la LTV, métriques vanity sans impact business réel.
4. Le marché et son potentiel
La taille et la dynamique du marché conditionnent le potentiel de croissance.
Points à évaluer :
- TAM (Total Addressable Market) : quelle est la taille totale du marché adressable ?
- SAM (Serviceable Available Market) : quelle portion du marché est réellement accessible ?
- SOM (Serviceable Obtainable Market) : quelle part de marché l’entreprise peut-elle raisonnablement capter ?
- Taux de croissance du marché : le marché est-il en expansion, mature ou en déclin ?
- Barrières à l’entrée : existe-t-il des protections (technologie, réglementation, réseau) ?
Red flags : marché de niche sans potentiel d’expansion, marché ultra-concurrentiel sans différenciation, marché en déclin structurel.
5. Le modèle économique et la scalabilité
Un bon modèle économique permet une croissance rentable et exponentielle.
Points à évaluer :
- Structure de coûts : quelle est la répartition entre coûts fixes et variables ?
- Marge brute : est-elle suffisamment élevée pour supporter la croissance ?
- Effet réseau : le produit devient-il plus valuable avec chaque nouvel utilisateur ?
- Économies d’échelle : les coûts unitaires diminuent-ils avec le volume ?
- Récurrence des revenus : le modèle génère-t-il des revenus récurrents ou ponctuels ?
Red flags : marges faibles nécessitant des volumes énormes, absence d’effet d’échelle, modèle nécessitant des ressources croissant linéairement avec le chiffre d’affaires.
6. La valorisation et les termes d’investissement
La valorisation doit être cohérente avec le stade et le potentiel de la startup.
Points à évaluer :
- Comparables : comment se situe la valorisation par rapport à des startups similaires ?
- Méthodes multiples : la valorisation est-elle justifiable par plusieurs approches ?
- Dilution future : combien de tours de financement sont encore nécessaires ?
- Clauses de protection : quelles protections sont offertes aux investisseurs ?
- Liquidité potentielle : quels sont les scénarios de sortie crédibles et à quel horizon ?
Red flags : valorisation déconnectée du stade de développement, termes défavorables aux investisseurs minoritaires, absence de vision claire sur les futures levées de fonds.
7. Les risques spécifiques et leur mitigation
Chaque startup présente des risques spécifiques qu’il convient d’identifier et d’évaluer.
Types de risques à analyser :
- Risque d’exécution : l’équipe peut-elle tenir ses promesses ?
- Risque technologique : la technologie est-elle viable à grande échelle ?
- Risque réglementaire : des évolutions légales pourraient-elles menacer le business ?
- Risque concurrentiel : comment l’entreprise se défendra-t-elle face aux concurrents ?
- Risque de financement : l’entreprise pourra-t-elle lever les fonds nécessaires aux étapes suivantes ?
Red flags : risques existentiels non adressés, dépendance critique à un facteur unique, absence de plan B en cas d’échec du plan principal.
Processus de décision recommandé :
- Établir une grille d’évaluation multicritères basée sur les points ci-dessus
- Pondérer les critères selon l’importance relative dans le secteur spécifique
- Noter chaque startup de manière systématique pour permettre la comparaison
- Définir des seuils minimaux pour les critères les plus critiques
- Compléter l’analyse quantitative par une évaluation qualitative et intuitive
Cette approche méthodique, combinant rigueur analytique et jugement qualitatif, permet de maximiser tes chances de sélectionner des startups à fort potentiel tout en limitant les risques majeurs.
L’investissement non coté représente une opportunité exceptionnelle de diversification et de performance pour ton patrimoine financier. Le private equity, autrefois réservé aux investisseurs institutionnels, est aujourd’hui accessible aux particuliers avertis et offre une exposition directe aux entreprises innovantes et en croissance qui façonnent l’économie de demain.
En intégrant cette classe d’actifs à ta stratégie patrimoniale de manière structurée et progressive, tu peux non seulement viser des rendements potentiellement supérieurs, mais aussi contribuer activement au financement start-up et au développement de l’économie réelle.
Que tu sois attiré par l’adrénaline du capital risque ou la stabilité relative du capital développement, il existe aujourd’hui des voies d’accès adaptées à ton profil et à tes objectifs. L’essentiel est de construire une approche disciplinée, diversifiée et inscrite dans une vision patrimoniale globale et cohérente.
N’hésite pas à me contacter pour un diagnostic personnalisé de ta situation et la construction d’une stratégie d’investissement non coté sur mesure. Ensemble, nous pourrons identifier les opportunités les plus pertinentes pour ton profil et maximiser tes chances de succès dans cet univers passionnant.
Prêt à diversifier ton patrimoine avec le private equity ? Parlons-en !
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